Extrait du rapport Arts et Bâtiment - Christian Karoutzos

Le décor de peinture murale découvert est conçu de motifs géométriques encadrant les nervures et sur l’intrados des arcs, floraux (chardons et diverses fleurs) et de faux appareil rouge, jaune, noir sur l’ensemble des arcs et des baies.
Ces peintures murales très homogènes dans l’ensemble datent du XVIème siècle et participent à souligner la grammaire architecturale de l’édifice.
Seuls les décors architectoniques de la nef sont réalisés en trompe l’oeil, ils se composent d’une lierne centrale sur laquelle prennent appui deux travées séparées par un arc doubleau à motifs géométriques. La totalité des motifs de l’édifice repose sur des culots jaunes et rouges,uniquement ceux de la nef sont amortis par une frise géométrique qui coure le long des murs gouttereaux.

L’aspect léger et aérien de ce décor est renforcé par la présence de motifs végétaux et floraux comme l’arbre placé au-dessus de l’arc d’entrée du choeur, des fleurs situées sur la lierne de la nef ou sur la clé de voûte de l’avant nef.
Ce décor ne manque donc pas d’intérêt et nous permet de mieux saisir les structures internes de l’architecture ainsi que de percevoir la véritable beauté plastique de cet édifice.
Dans le cul de four, nous avions la présence de trois strates superposées, la première du XIXème siècle, pratiquement inexistante, la seconde très importante du XVIème siècle et une troisième strate médiévale quelque peu archaïque.
L’article 11 de la charte de Venise nous indique que lorsqu’il y a plusieurs états superposés, le dégagement de l’état sous-jacent ne se justifie qu’exceptionnellement. De ce fait, pour des raisons d’authenticité, le choix a été de conserver les deux époques superposées à savoir la médiévale et le XVIème siècle.

Pour la restitution du décor médiéval (fleurs et branchages) nous sommes intervenus de manière minimaliste, de façon à mettre en lecture les éléments du décor tels qu’ils nous sont apparus. Restaurer, c’est mettre en place des méthodes d’intervention tenant compte de la substance ancienne et de l’authenticité archéologique de l’oeuvre, la restauration s’arrête là où commence l’hypothèse.